Le diagnostic comportemental des patients : Une approche efficace dans la prise en charge des maladies chroniques

Considérer l’individu derrière le patient

Diagnostiquer une maladie c’est l’identifier à partir de ses symptômes. En règle générale, les professionnels de santé ont la capacité d’identifier les patients en fonction de leurs symptômes et de leur état de santé global, ainsi que de critères démographique. Peu d’importance est accordée à leur identité en tant qu’individus ou, par ailleurs, à tout autre aspect de leur histoire ou de leur vie susceptible de les distinguer des autres individus de leur tranche d’âge ou souffrant de la même affection. 

 

De nombreuses personnes atteintes de pathologies chroniques expriment le fait que cette approche avait tendance à les réduire à de simples statistiques aux yeux de leur médecin, et que leur implication et leur engagement dans leur traitement étaient secondaires.


La bonne nouvelle pour les patients, c’est qu’au cours de ces 30 dernières années, les mentalités ont évolué. La médecine comportementale est apparue comme une nouvelle discipline prometteuse, en permettant des approches systémiques pour la prise en charge des affections chroniques. Pour pratiquer la médecine comportementale, un médecin doit être capable d’identifier et de gérer les comportements qui mettent en danger la santé des patients, tout en les aidant à s’autogérer.

 

Parmi les comportements ciblés, on peut citer par exemple les habitudes alimentaires, l’activité physique, d’autres aspects liés à la gestion de son poids, les réactions au stress et la manière de gérer celui-ci, les comportements liés à la spiritualité ou au lien entre le corps et l’esprit, le tabagisme et la consommation de drogues, qui peuvent affecter l’observance au traitement. La première étape de développement de cette pratique a consisté à créer le concept de catégories de comportements, à la manière du Myers-Briggs Type Indicator (MBTI) ou du modèle des Big Five (ouverture d’esprit, caractère consciencieux, amabilité, extraversion, névrosisme), mais en mettant l’accent sur l’identification de types de comportements particuliers.


Les progrès ont été nombreux depuis et ont permis de passer à la seconde étape, qui a consisté à redéfinir cette pratique, afin de mieux comprendre les motivations sous-jacentes des patients en termes de comportement. Tout comme il existe des facteurs cliniques spécifiques qui affectent l’évolution clinique d’un patient, certains facteurs comportementaux peuvent affecter la manière dont un patient se comporte vis-à-vis de sa propre santé.

 

 

Voici quelques exemples de questions spécifiques qui peuvent se poser au sujet des facteurs comportementaux des patients :
1) Quelle est leur attitude vis-à-vis de la médecine ?
2) Quel est leur niveau de compréhension de leur affection et de leur traitement ?
3) Quelle est leur situation sociale ? Comment perçoivent-ils leur maladie et leur traitement par rapport à leur place dans la société ?
4) Quelles difficultés pratiques (contraintes de temps, financières, physiques…) rencontrent-ils dans leur vie quotidienne ?
5) Quelles sont leurs motivations ?

La principale innovation que cette approche a apportée à la médecine, c’est l’idée que les patients ne peuvent pas être regroupés dans des catégories, qu’elles soient de grande ou de petite taille. Ils doivent être traités comme des individus, comme cela a toujours été le cas avec les questions purement cliniques.

 

 

Le diagnostic comportemental pour relier les patients à leur traitement

La médecine comportementale peut être appliquée à tous les patients, mais elle est particulièrement importante pour les patients atteints d’affections chroniques. Ces affections nécessitent souvent de nombreux changements de mode de vie, parfois drastiques. Les patients doivent apprendre à suivre leur traitement. Cela peut aller au-delà de la simple prise d’un comprimé chaque jour, et peut nécessiter de changer ses habitudes. Pour une personne atteinte d’une affection chronique, ces changements majeurs de mode de vie, alliés à leur affection, peuvent provoquer des troubles mentaux, comme une dépression ou de l’anxiété.

 

Bien que les psychologues puissent aider les patients à s’adapter en ayant recours à des techniques telles que la thérapie comportementale et cognitive, les médecins n’ont ni la formation ni le temps d’aider les patients de cette manière.
Afin que ces médecins débordés puissent aider les patients à vivre dans de bonnes conditions et plus longtemps, ils doivent utiliser d’autres moyens pour évaluer le comportement et les besoins en communication de leurs patients. Le diagnostic comportemental digital peut aider à combler ces lacunes en matière de soins.

 

Basé sur des modèles comportementaux éprouvés issus de plusieurs domaines scientifiques, le diagnostic comportemental peut être utilisé par les professionnels de la santé pour prédire avec exactitude le respect, par le patient, du traitement et des changements d’habitudes qui lui sont proposés, tout en identifiant également les éléments qui permettront de garantir cette adhésion.

Ces données peuvent également être exploitées sans interprétation humaine, ce qui signifie qu’elles peuvent être analysées par des programmes de soutien purement numériques.

 

Cette méthode présente également des avantages pour les patients. En effet, en comprenant les motifs susceptibles de conduire à un non-respect des traitements, on peut offrir aux patients qui en ont besoin un soutien personnalisé, qui leur permet d’être davantage engagés dans le suivi de leur pathologie.
Cela peut alors renforcer leur confiance en eux et leurs capacités d’autogestion et, ainsi, améliorer leur qualité de vie.

 

Le vaste potentiel de la médecine comportementale

 

Née il y a un peu plus de 30 ans, la médecine comportementale reste une approche relativement récente, avec un fort potentiel à exploiter. Par exemple, les futurs médecins traitants pourront intégrer des principes tirés de leur expérience en médecine comportementale aux soins qu’ils pourront proposer aux patients atteints d’affections chroniques. La meilleure compréhension des patients améliorera les relations médecin/patient, et encouragera ainsi les patients à s’impliquer davantage dans leur propre santé.


L’avenir promet de nombreuses autres avancées tout aussi intéressantes qui auront des implications majeures pour la médecine comportementale. Observia est bien placé pour jouer un rôle décisif dans l’étude et la mise en oeuvre de nouvelles manières d’aborder ces avancées et leurs implications. SPURTM, l’outil de diagnostic comportemental nouvelle génération d’Observia, constitue une innovation essentielle dans ce domaine. Cet outil peut révolutionner la manière dont nous évaluons et abordons le comportement des patients. Il peut également nous fournir les méthodes indispensables pour améliorer l’implication des patients et obtenir des résultats positifs.

 

SPUR couvre quatre facteurs comportementaux :
1) Les facteurs sociaux — la manière dont les relations, le statut et les normes sociales affectent le comportement
2) Les facteurs psychologiques — les aspects profondément ancrés qui influencent le comportement, comme l’identité personnelle, les réactions face à l’autorité et le fait d’ignorer les avantages futurs
3) Les facteurs liés aux habitudes — la capacité à accéder au traitement proposé et à le suivre
4) Les facteurs rationnels — les éléments cognitifs et culturels, comme la compréhension de son propre état de santé et les croyances. 

 

 

Grâce à ces quatre facteurs, SPUR permet un diagnostic comportemental approfondi et personnalisé. Cet avantage, allié à sa nature numérique, lui permet d’offrir une intervention entièrement numérisée. La structure bayésienne de SPUR est combinée à l’approche bayésienne de l’intelligence artificielle (AI) et au traitement du langage naturel (TLN) afin de garantir une interaction entièrement personnalisée avec les patients. Cette interaction signifie que le diagnostic comportemental individuel peut ensuite être utilisé pour prédire les comportements du patient et développer une approche personnalisée en termes de changement de comportement.

 

Cette intervention fournit un retour personnalisé immédiat pour le patient, tout en élaborant un plan d’implication qui prend en compte le risque de non-respect du traitement, le niveau de soutien nécessaire, que ce soit sur le plan émotionnel ou pratique, et, enfin, les facteurs de déclenchement de comportements inadaptés pour ce patient — c’est-à-dire les raisons pour lesquelles le traitement du patient est exposé à des risques.

Ainsi, le même type de technologie que celle qui permet à Netflix de proposer des programmes personnalisés peut être appliqué afin d’aider les patients à adapter leur comportement en matière de santé et à mieux gérer leur affection chronique.

 

L’équipe d’Observia et d’autres acteurs de la santé à travers le monde continuent à étudier les relations médecin/patient, à analyser les données et à développer des logiciels afin d’améliorer l’expérience de chaque patient en matière de soins liés à la santé. Grâce aux avancées rapides et concomitantes de la médecine comportementale et de la technologie, l’avenir s’annonce prometteur pour les médecins et les patients.